A la suite de la triste annonce du décès du Dr William Maixner, début novembre 2020, nous avons souhaité revenir sur l’étude OPPERA (Orofacial Pain : Prospective Evaluation and Risk Assessment) dont il fut en grande partie responsable.
Dans un article du Journal of Dental Research en 2016, Slade et coll. publient une synthèse des principales données obtenues dix ans après le début de ce projet, soit 35 publications. Il est difficile d’en détailler toutes les conclusions en quelques lignes. Nous reprendrons donc ici les principaux points relevés dans cet article.
OPPERA est un projet d’étude épidémiologique américain financé par le National Institute of Health (NIH) depuis 2006. Son but est d’identifier les facteurs de risque d’apparition des dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM) algiques. Pour rappel, ce terme de DTM est un terme « parapluie » qui englobe de multiples troubles douloureux ou non. En effet, même si cela n’est pas toujours précisé dans les différentes publications sur ce projet, on parle bien ici uniquement de l’étude des DTM douloureux (myalgie et/ou arthralgie essentiellement).
Dans le domaine de la douleur oro-faciale, OPPERA est remarquable de par son ampleur et sa rigueur. Sur 4 sites différents, 3 études ont été menées, 4 346 participants inclus dont 3 258 sans antécédents de DTM algiques de 18 à 44 ans. La première étude est prospective. Les participants sont étudiés au départ par un recueil de très nombreuses mesures phénotypiques et génétiques de leurs statuts biologique, psychosocial, clinique, ainsi que leur état de santé général. Puis ils sont suivis tous les 3 mois. La durée moyenne du suivi est de 2,8 ans.
Une deuxième étude a été ajoutée sur les mêmes recueils et suivis des données que la première, mais cette fois sur 1 088 patients atteints de DTM chroniques (au moins 5 jours par mois de douleur faciale sur les 6 derniers mois).
Les symptômes…